You're My First...
Depuis le temps que je le promets ce post... la faute à la pire connexion que j'ai jamais connue, mais il faut bien essayer un jour ! (presque QUINZE jours pour charger les photos de cet article... même mon frère au Nigéria capte mieux que moi...)
C'est l'histoire de 2 grandes histoires : la première est celle de mon amitié avec Camille, qui dure depuis plus 15 ans maintenant. Une passion partagée pour les belles robes, les mariages de princesse... un rêve un peu fou, un défi lancé "un jour, tu feras ma robe de mariée".
La seconde est celle de son Amour avec Géraud, une sacrée histoire, dont il ne m'appartient pas de parler ici, si ce n'est pour dire qu'ils se sont rencontrés... à nos fiançailles...
En avant donc pour vous conter... l'histoire d'une robe.
Pendant de longs mois, nous avons échangé par téléphone, SMS, mails, MP, pigeons... des photos pour essayer de définir ensemble une direction à prendre. Ce qui est drôle c'est que la robe que j'imaginais pour elle n'était pas du tout celle qu'elle avait en tête. Qu'à cela ne tienne, j'étais à ses ordres ! Nous avons retenu une dizaine de photos, puis j'ai dessiné un premier croquis.
Vient ensuite le moment des mensurations, et le saut dans l'inconnu... c'était la première fois de ma vie que je traçais un patron en partant de rien. Je me suis donc penchée sur les techniques d'Esmod, et je peux le dire, j'ai adoré ça ! Je sais cependant qu'un jour il me faudra prendre des cours du soir pour compléter cette technique tout livresque. On n'apprend pas à faire un drapé dans les bouquins, ni à travailler certaines matières délicates.... bref, on ne s'improvise pas modiste, ni styliste ! Je suis consciente des (nombreuses) imperfections de mon travail, mais ma Foi, il a eu l'air de plaire et à la mariée, et au marié, et aux invités. Quant à moi, j'étais fière d'avoir relevé ce pari.
Il a ensuite fallu passer à l'étape de la toile : une sorte de brouillon de la robe finale, dans un tissu bon marché afin de s'assurer que le patron est correct. Et là évidemment, il y a toujours des modifications à faire, parce que personne sur cette terre n'est tout à fait symétrique ^^
(la toile... c'est moche hein ^^)
(la vraie robe, avant assemblage... bien sûr, faut imaginer ;) )
Il faut quand même préciser que j'étais en Bretagne et ma mariée à Paris, donc nous nous sommes contentés d'un essayage sur toile et de 2 essayages sur la robe finale, dont un quelques jours avant le mariage, et heureusement, parce que ma chère Camille avait fondu comme la neige d'Arendelle à la fin du film :) oups !!
C'est là que la confiance entre une mariée et sa couturière est primordiale. La toile bien souvent ne ressemble à rien pour la future mariée, c'est affreusement frustrant.
La doublure a donc été cousue 2 jours avant le jour J, fermant ainsi une robe qui comptait pas moins de 5 couches de tissu.
Camille voulait une robe épurée, avec une jupe trapèze sans pli, un haut à col bateau et un grand dos nu. Suite aux essayages, nous avons remplacé ce dos nu par une goutte très élégante, et plus originale. Par ailleurs, elle ne voulait pas de jupon, il a donc fallu trouver une solution pour que la robe se tienne sans.
(ça c'est la robe suspendue à l'envers, on se rend bien compte de l'ampleur !)
(tout plein de jolis petits boutons...)
Le tissu utilisé est du mikado double de soie, très épais, et au tombé très rond. Toutes les pièces ont été glacées (doublées) à la main en organza toile ce qui donnait de la tenue au tissu tout en l'épousant complètement. Vient ensuite une doublure Venezia assez classique. Sur la jupe, il y a avait par ailleurs 2 superpositions d'organza de soie, un tissu semi-transparent assez aérien mais pas trop fluide non plus. Je remercie au passage Nicolas de chez Stragier avec qui j'ai passé des heures au téléphone et par mail pour essayer de trouver les matières adéquates. Pour finir, j'ai inséré dans le bas de la jupe une bande de crin qui a permis de maintenir encore plus l'ampleur de la robe. Le tout combiné a donné, presque miraculeusement, une robe d'une très belle tenue, et avec un tombé superbe qui a fait son petit effet lors des valses !
Et parce que je n'étais pas à un défi près, j'ai également réalisé le voile de la mariée, en tulle de soie crisp (plus de tenue que le tulle de soie soft qu'on voit souvent) en grande largeur (3m60 de large que j'ai utilisé dans la longueur, sur 2m50 de "long" mis en largeur) bordé d'un feston de dentelle de Chantilly, découpée et ensuite appliquée amoureusement à la main... des heures et des heures de travail qui valaient la peine !!
VIVENT LES MARIES !
Merci à ma si belle Camille pour sa confiance presque folle...
et merci à Charlotte de se lancer dans l'Aventure à son tour !!
tous mes voeux de bonheur aux jeunes mariés !
ça me rappelle les cours de couture où l'une des apprentis couturière a fait sa robe avec l'aide de notre prof de couture ! une merveille aussi ! nous avons vue sa robe évoluée tout au long de cette année couturesque ! de chouette souvenirs ! en passant par le blanc puis la découpe dans le précieux tissu acheté à paris ...